A L'Usine Nouvelle, la direction se plaint de ne pas pouvoir licencier dans le calme
illustration Atelier Populaire
C’était prévisible. Hier soir, 110 salariés sur 355, ont déclenché une grève de 24 heures reconductibles au sein du groupe Gisi, au moment même où l’intersyndicale venait de signer un accord sur la méthode qui doit aboutir au départ de 75 salariés dans 90 jours.
Et pourtant, la direction s’en étonne.
Selon l’AFP, elle a écrit jeudi à
l’ensemble du personnel pour appeler « à la responsabilité de chacun pour l'avenir du Groupe » et demander
« un retour au calme pour préserver un climat de concertation jusqu'alors
favorable ». C’est vrai que ce mouvement peut porter préjudice à son souci
de rentabilité, alors que son propos est justement de
« maximiser » les bénéfices du groupe afin que les fonds
d’investissements qui le détiennent (Carlyle, Cinven, Apax) puissent réaliser une jolie culbute lorsqu’ils vendront.
Jamais en retard d’une démagogie, elle décrit son plan de
restructuration comme un « plan de sauvegarde de l’emploi ». Fin
janvier pourtant, Philippe Santini , son président, déclarait vouloir augmenter
les résultats - positifs - du groupe pour parvenir à un EBITDA à 2 chiffres.
Dignité et avenir constituent justement l’essence des revendications des
grévistes. Ils demandent à la direction une organisation pérenne du groupe,
avec moins de suppressions de postes, en favorisant les départs volontaires et
les mesures d'âge et en évitant les départs contraints.
Pour l’heure les grévistes se recrutent majoritairement au sein du titre phare,
Usine Nouvelle. Son repositionnement éditorial, qui le recentre sur l’industrie
et la production et abandonner l’information et l’analyse économique, entraîne
la suppression d’une douzaine de postes. Mais des journalistes d’autres
rédactions moins touchées, comme LSA (3 postes supprimés) et des commerciaux participent
également au mouvement.