Libé se bat et se débat
Ce pourrait être "Chronique d'une crise annoncée". On savait depuis plusieurs semaines Libé menacé d'un plan social. La résultante d'une équation à trois paramètres : le poids d'internet, le choc des gratuits et la prise de pouvoir d'un financier, venu il y a 7 mois injecter 20 millions d'euros pour "développer" le quotidien....
Médiatique et symbolique, l'épreuve que traverse ce titre phare illustre, oh combien, la crise qui secoue l'ensemble de la presse écrite en proie à la faillite de son modèle économique (appauvrissement du marché publicitaire, multiplication des sources d'informations gratuites). Comment conjuguer la qualité de l'information, et les moyens qu'elle réclame, et rentabilité ?
Le financier a tranché. Ce sera la rentabilité au détriment de l'information avec pour conséquence des vagues de licenciements. Ici comme ailleurs (cf Gisi), les salariés se battent avec la seule arme qui leur reste : la grève. Leur espoir et leurs objectifs sont réduits : limiter le nombre de licenciements et permettre à ceux qui partent de le faire dans de bonnes conditions. le mouvement aura donc une fin, prochaine, aucun journaliste ne souhaitant la mort de son titre.
Demeure une question obsédante : quelle information pour demain et qui la contrôlera ?