JBC liquidé ! Ou comment saborder son entreprise en 24 heures
A la demande de Jean Yves Bourgeois, son pdg, la société JBC et
Associés, a été mise en liquidation, par
anticipation. Suite à son dépôt de bilan en date du 25 Avril, il a en
effet obtenu sa mise en liquidation judiciaire par un jugement du 26
Avril ! Il devait y avoir péril en la demeure pour convaincre le
tribunal de commerce de Nanterre de statuer avec une telle célérité !
Pourtant la société n'était pas endettée,
pas plus auprès du trésor que des organismes sociaux. Le dernier
exercice, clôt en Juin 2004, s'était soldé par un résultat positif de
plus de 67 000 Euros qui avait plus que doublé par rapport à l'exercice
précédent, pour un chiffre d'affaires de 1, 75 millions d'euros en
hausse de 5%. Entre 2002 et aujourd'hui l'effectif de la
société est passé de 17 salariés permanents à 11, suite à la sous
traitance de l'ensemble de la maquette. La dernière livraison du
magazine Formes de Luxe, son titre phare, daté de Mars 2005 comptait 88
pages dont une trentaine pour la pub !
En
somme rien ne présageait
une telle issue hormis la volonté affirmée de son pdg et fondateur, de
vendre son affaire depuis près de deux ans. Il lui aura donc suffi de
convaincre les juges que cette
mesure était inéluctable, puisqu'il ne serait pas en mesure de faire
face
à ses échéances dans quelques semaine à la suite de la chute de ses
ressources publicitaires...
Difficile de comprendre ce qui a pu motiver ce jugement prononcé avec une telle urgence.
Restent 11 salariés et une dizaine de pigistes attendant désormais leur lettre
de convocation à l'entretien préalable, avec, comme seul
interlocuteur, le liquidateur nommé par le tribunal.
Si on peut
comprendre la volonté d'un entrepreneur de se retirer des affaires,
même en l'absence d'acheteurs, il y avait sans doute d'autres moyens de
faire que d'abandonner, comme cela, une vingtaine de personnes à leur
sort.
Dans
la marine, lorsque le bateau sombre c'est "les femmes
et les enfants d'abord". Dans le business du 21ème siècle, le capitaine
laisse sombrer le navire en s'enfuyant dans sa vedette personnelle avec
sa "cassette". Son contenu n'est pas mystérieux, il s'agit des titres
eux mêmes. Gageons que, sans les salariés, ils seront aisément
monnayables...