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Presse pro... mais de quoi ?
24 février 2005

Esprit de la Résistance, où es-tu ?

Le groupe Ouest-France doit racheter à la Socpresse trois titres quotidiens de son pôle Ouest (Presse-Océan, Le Courrier de l'Ouest et sa filiale Le Maine Libre).
Rien de très étonnant dans cette information, dans la mesure où Serge Dassaut n'a jamais caché qu'il était davantage motivé par le Figaro que par la PQR. Pour les rédactions concernées, les personnalités de leur ancien (Robert Hersant) ou actuel propriétaire ne constituaient pas un gage de sérénité. Pourtant, cette cession fait grincer des dents. L'expansionnisme d'Ouest France sur l'information du grand ouest inquiète. La rédaction du Maine Libre, quotidien leader dans la Sarthe où il diffuse deux fois plus que son grand rival et futur propriétaire, s'interroge sur les futures conditions de la concurrence et sur les éventuelles mesures de rationalisation.
François Regis Hutin, patron du groupe Ouest France est donc monté au créneau dans Libé pour rassurer sur ses intentions : « Nous ne cherchons pas à grandir pour grandir. Nous sommes une association loi de 1901 dont l'objectif est de faire vivre les valeurs de la Résistance ».
Une déclaration qui ne manquera certainement pas de sel pour les pigistes d'Infomer, filiale d'information maritime de Ouest-France (Le Marin, L'Ostréiculteur Français, Produits de la Mer). Depuis plusieurs mois, ils revendiquent une hausse de leur rémunération au feuillet. Après les avoir ignorés, la direction, en début d'année a royalement consenti une hausse de 3 % pour rattraper le coût de la vie. Le prix du feuillet (1 500 signes) atteint donc désormais 28,27 euros !!!! Si on additionne le temps d'écriture, à celui de la collecte d'informations, on frise le bénévolat. Cela se passe de commentaire.
L'esprit de la résistance a certainement dû figer les calculs comptables sur l'année 1945. Les pigistes, eux, sont en grève. Mal payés, ils n'ont désormais plus de revenus, mais ils tiennent. Une véritable mutinerie de Marseille à Dunkerke.
Et à l'Usine Nouvelle ? L'ambiance est plombée. Pour l'heure tout le monde fait profil bas. Qu'ils méditent cette réflexion d'un DRH d'un quotidien parisien : « Les journalistes sont des individualistes, socialement ils sont aisément manoeuvrables. Les ouvriers du livre, c'est autre chose… ». Il y avait du respect dans la tonalité de sa dernière phrase.

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