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Presse pro... mais de quoi ?
15 janvier 2005

Même combat

Petit aparté. Visiblement les questions déontologiques sont transversales. Personne n'y échappe. Ni la télé, ni la presse généraliste et pas plus la presse spécialisée. La preuve ? Ce débat saignant sur les journalistes de mode sur un forum Catégorynet. Animé, acharné, le lire est un vrai régal. Comme quoi la superficialité supposée du sujet n'en débouche pas moins sur une rhétorique passionnée. Pas sûr que le même débat sur la presse industrielle déchaîne de telles envolées… A lire en particulier Cochongrouik, pour son style cru et imagé et Mariabox, pour sa susceptibilité froissée.
Modeste témoignage, cette scène vécue il y a quelques années lors d'un voyage de presse à Cannes organisé par L'Oréal, où quelques représentants de la presse pro côtoyaient miraculeusement un aréopage vibrionnant du gratin de la presse féminine. Une violente algarade opposa l'attaché de presse à deux vedettes de titres phares. Objet : la taille comparée des chambres (au Martinez) attribuées à chacune ! Chacun ses priorités dans l'exercice de son métier…
Mais il est intéressant de constater à quel point le journaliste est volontiers moralisateur ou critique vis à vis de ses confrères… et susceptible quant à sa propre probité ou interprétation de la déontologie. La journaliste de mode est une cible tellement facile. Ce n'est un secret pour personne qu'une rédactrice tuerait père et mère pour la veste ou le dernier sac à main de tel créateur tendance ! Mais ce travers n'est-il pas partagé par tous ? De ces journalistes TV qui voyagent allègrement aux frais de la princesse ou réalisent des "ménages" grassement rémunérés à ceux de la presse auto qui piochent sans vergogne dans les parcs des constructeurs, en passant par le rédacteur d'un titre spécialisé dans la restauration dont la cantine affiche 3 étoiles au Michelin…  Personne n'y échappe. Sans oublier les journalistes pro arrosés, plus modestement c'est vrai (« zêtes pas grand public, on ne peut pas inviter tout le monde ! »), de petites attentions : la journaliste cosmétique qui attend ses parfums, le confrère de l'agro arrosé aux grands crus, le collègue du tourisme angoissé par la destination de son prochain week-end – Courchevel ou Marrakech ? – .
Tous pourris ? Trop facile. Tous complices ? Plus certainement. Car en l'espèce, plutôt que de t'acheter, ne s'agit-il pas davantage de te faire avaler la pilule amère d'un système où l'info n'a de toute façon pas tellement lieu d'être ? « On bosse dans la com chérie » !
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Commentaires
G
Super tout ça, que je découvre par hasard-qui fait bien les choses. Bravo pour ce regard aigu, qui va avec la conscience également pointue… Je reverrai ça de plus près parce qu'aujourd'hui, une migraine me rend la lecture à l'écran pénible - et, vraiment, vos caractères inversés sont trop durs à lire!<br /> Bien cordialement, tout de même !<br /> gp
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